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Sept stratégies pour aider à gérer la volatilité et le risque

Pour certains investisseurs, une baisse du marché s’apparente à une rencontre surprise avec un lion affamé : elle déclenche une réaction instinctive de combat ou de fuite. En réalité, la finance comportementale suggère qu’en situation de détresse – lors de turbulences du marché, par exemple – les émotions dominent le processus décisionnel. Cela conduit même certains investisseurs expérimentés, qui devraient pourtant avoir des perspectives à long terme, à ne se concentrer que sur les risques associés aux turbulences passagères des marchés financiers. En économie comportementale, cette tendance est appelée « aversion à la perte myope ». Quel en est le résultat? Cette situation crée de l’anxiété et même, en des cas extrêmes, elle pousse à vendre en panique.

Si vous avez investi en actions, vous connaissez le concept de la volatilité – les hausses et les baisses sont des caractéristiques intrinsèques des marchés financiers. Il est pourtant important de différencier la volatilité du risque. La volatilité décrit simplement le degré de variation des prix sur une période donnée. Le risque quant à lui, peut signifier une variété de choses différentes selon le contexte. Il évoque la possibilité que vous perdiez une partie ou la totalité de votre argent, de façon permanente. Il peut également faire référence au risque de ne pas atteindre vos objectifs de placement ou de sous-performer par rapport à l’inflation.

La bonne nouvelle au sujet de la volatilité et du risque, c’est qu’il est possible de gérer les deux. Voici plusieurs stratégies que vous pouvez mettre en œuvre pour atténuer la volatilité et réduire le risque.

Diversifiez votre portefeuille

Un portefeuille bien diversifié composé d’un large éventail d’actions, d’obligations et de fonds liquides sera probablement moins volatil à long terme qu’un portefeuille concentré sur quelques placements seulement. Dans un portefeuille bien diversifié, les pertes enregistrées dans un secteur tendent à être compensées par les gains réalisés dans d’autres secteurs. Par exemple, les obligations et les actions évoluent souvent dans des directions opposées. Par contre, dans un portefeuille concentré d’actions seulement, les pertes et les gains peuvent avoir des conséquences plus importantes. Vous souhaitez atténuer le niveau de volatilité de votre portefeuille? La diversification est l’une des clés du secret.

Optez pour des achats périodiques par sommes fixes

Une autre approche pour aider à apaiser les inquiétudes au sujet de la volatilité est la méthode d’achats périodiques par sommes fixes (ou méthode de la moyenne d’achat). Cette méthode consiste à investir un montant prédéterminé selon un calendrier préétabli – disons, chaque mois ou chaque trimestre – quelles que soient les conditions du marché. Inutile de se préoccuper de savoir si les prix sont à la hausse ou à la baisse, car ce processus mécanique ne joue pas avec vos émotions. Vous achèterez naturellement plus quand les prix seront plus bas, et moins quand les prix seront plus élevés.

Pour en apprendre davantage sur la méthode d’achats périodiques par sommes fixes, lisez notre article intitulé « La volatilité vous préoccupe? Atténuez les risques et augmentez vos bénéfices grâce à la méthode de la moyenne d’achat ».

Équilibrez les risques et le rendement

La façon dont vous répartissez vos actifs entre les actions, les obligations, les fonds liquides et les autres catégories d’actifs jette les bases de vos résultats de placements. Pour de nombreux investisseurs, la répartition d’actifs précède la sélection des titres individuels. Plus important encore, c’est la répartition de vos actifs qui détermine le profil des risques ou de rendement de votre portefeuille. Vous pouvez ajuster ce profil en ciblant différentes proportions de classes d’actifs. Comment déterminer votre modèle de répartition d’actifs? Vous devez tenir compte de vos objectifs, de la durée du placement, de votre niveau de confort vis-à-vis de la volatilité et de votre tolérance au risque. Comme toujours, gardez à l’esprit que plus le risque est faible, plus le rendement attendu sera faible.

Par exemple, un portefeuille entièrement composé d’actions spéculatives et axées sur la croissance serait considéré comme extrêmement dynamique. Il pourra potentiellement réaliser des gains importants, mais aussi d’importantes pertes. Et d’un point de vue purement analytique, le potentiel de gains ne peut justifier à lui seul le niveau de risque.

Un portefeuille axé entièrement sur des certificats de placement garanti ou sur des obligations du gouvernement fédéral serait considéré comme extrêmement prudent : faible risque et faible rendement. Mais si les rendements sont si faibles qu’ils ne suivent même pas la croissance de l’inflation, le pouvoir d’achat de votre épargne diminuera progressivement.

La plupart des investisseurs à long terme choisissent un modèle de répartition d’actifs plus équilibré : une forte proportion de la répartition est destinée aux actions, qui peuvent être réparties en actions canadiennes, américaines et étrangères dans divers secteurs, une autre forte proportion est attribuée aux titres à revenu fixe, une plus faible proportion est vouée aux fonds liquides, et sans doute quelques petites répartitions supplémentaires sont allouées aux catégories ou thèmes spécialisés comme l’immobilier ou les métaux précieux.

Évitez de suivre le troupeau

Une façon de réduire potentiellement le risque du portefeuille est d’éviter de suivre la tendance. Lorsque votre portefeuille se fonde sur des perspectives à long terme, il est moins nécessaire de réagir à des événements à court terme. Selon la finance comportementale, la mentalité de troupeau peut être un piège psychologique. Par exemple, sur la base de nouvelles économiques négatives, certains investisseurs décident de vendre leurs actions. D’autres, effrayés par cette tendance, emboîtent le pas et l’on voit soudainement une correction majeure alors qu’une grande foule d’investisseurs abandonnent leurs actions. Plutôt que de suivre le troupeau, il est souvent préférable pour les investisseurs de maintenir le cap et d’attendre simplement que les prix remontent. Décider d’attendre les bras croisés peut s’avérer difficile lorsque le pessimisme prévaut, mais cette réaction rationnelle pourrait vous épargner la douleur de subir une perte permanente. De même, en période d’euphorie boursière, suivre le troupeau amène parfois certaines personnes à effectuer des investissements coûteux, puis surévalués.

N’essayez pas de prévoir le marché

Les marchés sont imprévisibles par nature, il est donc impossible de deviner de façon précise et selon une certaine régularité le meilleur moment pour acheter ou vendre. Comme le dit souvent : c’est le temps passé sur le marché, et non pas la détermination du moment propice, qui construit la richesse.

Profitez de la volatilité des marchés

Les fluctuations naturelles des prix du marché et la peur ou l’avidité de la masse peuvent générer des occasions si vous adoptez une approche rationnelle et disciplinée.

En prenant le temps de bien comprendre la santé fondamentale d’une entreprise, vous pouvez fixer un prix cible pour ses actions. Ensuite, si l’humeur pessimiste du marché fait baisser ce prix au-dessous de votre cible, vous aurez la possibilité d’acheter ces actions pendant qu’elles seront en vente. Si l’humeur euphorique du marché fait gonfler les prix bien au-dessus de votre cible, vous aurez la possibilité de les vendre et de réaliser des profits. La clé du succès de cette approche réside dans le plan rationnel préétabli sur lequel elle repose.

La volatilité des marchés financiers permet également aux spéculateurs techniques de surveiller les données à la recherche de tendances pouvant révéler des signaux de vente ou d’achat. Il s’agit d’une approche plus sophistiquée destinée aux investisseurs informés et chevronnés. Encore une fois, la discipline, qui permet de prendre des décisions rationnelles et d’éviter les émotions, est la clé du succès des investisseurs techniques.

Restez maître de vos émotions

Il est important de se rappeler que la volatilité des marchés est le résultat naturel de la lutte acharnée entre la hausse et la baisse, et que les placements comportent un certain degré de risque. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur vos objectifs et ne pas laisser la volatilité à court terme contrecarrer vos plans de placement à long terme. Vous pouvez songer à peaufiner vos placements, mais réfléchissez-y à deux fois avant d’effectuer des changements importants. Restez maître de vos émotions et rappelez-vous qu’ignorer les tendances comportementales en temps de crise ou de prospérité du marché est essentiel à la prise de décisions avisées en matière d’investissement. Rappelez-vous qu’il n’y a aucune raison de se débarrasser d’actions qui ont de bons indicateurs simplement parce que d’autres investisseurs ont décidé de se retirer. Après tout, aucun dangereux prédateur n’est à vos trousses.

Pour en connaître davantage sur la volatilité, lisez notre article : L’importance de la volatilité : pourquoi devriez-vous surveiller le VIX?


Ressources

Rediff, Nathan. « Behavioral Finance: Anomalies », Investopedia. Sur Internet https://www.investopedia.com/university/behavioral_finance/behavioral3.asp