Quatre choses que les investisseurs doivent savoir sur la hausse des taux
Les banques centrales dans de nombreux pays sont passées d’une politique de taux d’intérêt plus faibles et d’assouplissement quantitatif à une politique pour lutter contre l’inflation. Cela signifie une augmentation des taux d’intérêt ainsi que la réduction des programmes d’achat d’obligation. Le 13 juillet, la Banque du Canada (BdC) a surpris les économistes en relevant son taux d’intérêt à un jour de 100 points de base (pb) pour le porter à 2,50 %, soit la troisième hausse consécutive suivant la hausse de 50 pb en juin.
Cette dernière hausse du taux a été une surprise, car plusieurs économistes anticipaient une autre hausse de 50 pb, comme celles annoncées auparavant. Il s’agit de la première hausse de taux de 1 % depuis 1998. La BdC a également revu à la baisse ses prévisions de croissance économique au Canada pour cette année et la prochaine. Il est probable que davantage de hausses de taux soient annoncées dans les prochains mois en raison des préoccupations croissantes au sujet de l’inflation. Il est important que les investisseurs tiennent compte de l’incidence de la hausse des taux d’intérêt, tant à court terme qu’à long terme.
Voici quatre choses sur lesquelles les investisseurs autonomes devraient porteur leur attention:
1. La vigueur de l’économie
Malgré la hausse des prévisions de croissance du PIB de 3,5 % à 4,25 %, la décision de la BdC d’augmenter son taux d’intérêt à un jour peut être interprétée comme un vote de confiance envers l’économie, qui affronte encore quelques défis, mais a retrouvé une vigueur sous-jacente suffisante pour que les décideurs politiques se concentrent sur l’atténuation de l’inflation et la stabilisation des prix. Le marché de l’emploi montre toujours de la vigueur, les données sur l’emploi pour le mois de juillet indiquant un taux de chômage de 4,9 %. Dans son communiqué du 1er juin, la BdC souligne qu’au Canada, « l’activité économique est forte et il est clair que l’économie est en situation de demande excédentaire », en s’appuyant sur de nombreux indicateurs clés :
- Les données des comptes nationaux pour le premier trimestre de 2022 montrent que le PIB a progressé de 3,1 % (d’un trimestre à l’autre), ce qui cadre avec la projection de la BdC dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril.
- Le nombre de postes vacants est élevé, les entreprises font état de pénuries de main-d’œuvre généralisées, et la croissance des salaires s’est mise à augmenter et à s’étendre à plus de secteurs.
- Les mises en chantier restent robustes, malgré la diminution du prix des logements.
- Au Canada, les dépenses de consommation demeurent robustes et les exportations devraient se raffermir, renforçant les attentes d’une croissance solide au deuxième trimestre de 2022
2. D’autres hausses de taux d’intérêt sont attendues
En juillet, la BdC a fait part de ses inquiétudes constantes au sujet de l’inflation, indiquant que « L’inflation au Canada est plus élevée et persistante que la Banque le prévoyait ». La déclaration de la banque centrale suggère qu’il est fort probable qu'elle continue de pousser les taux d’intérêt en territoire restrictif plus tard cette année, pour ensuite observer les indicateurs économiques pour déterminer les autres mesures qu’elle pourrait avoir besoin de prendre à l’avenir. Alors que certaines personnes s’attendent à ce que le rythme des hausses de taux ralentisse après juillet, l’ampleur de cette décélération dépendra de la façon dont la banque centrale lit les données économiques.
3. Le marché du logement est un indicateur clé
L’économie canadienne est particulièrement sensible aux taux d’intérêt, notamment par rapport à l’économie américaine, en partie en raison du rôle important qu’y joue le secteur du logement. Le ralentissement de ce secteur pourrait indiquer que l’économie se refroidit comme le souhaite la BdC, ce qui contribuerait à modérer l’inflation et à élargir l’éventail des options en matière de mesures qui s’offriront à la banque centrale.
4. Évolution attendue aux États-Unis
On s’attend aussi à ce que la Réserve fédérale américaine relève également ses taux de 75 pb en juillet. L’économie des États-Unis donne déjà des signes du refroidissement désiré, avec une diminution de 16,6 % des ventes de logements neufs en avril, une baisse générale du prix des logements et un ralentissement de l’expansion des secteurs de la fabrication et des services dont témoigne l’indice des directeurs d’achats américains.
Les « quatre obstacles » qui ont alimenté la volatilité des marchés en 2022 (inflation, politique des banques centrales, guerre en Ukraine et pandémie) ne se sont, pour la plupart, pas dissipés, de sorte que les marchés resteront sans doute volatils à court terme. De ce fait, les valorisations boursières sont redescendues à des niveaux plus attrayants, qui pourraient offrir un point d’entrée intéressant aux investisseurs à plus long terme désireux de profiter de la remontée des cours qui accompagnera le regain d’optimisme des marchés.